Tabliato - Création de tablature de qualité pour accordéon diatonique

Tutoriels

  1. Tabliato et Lilypond
  2. Interface graphique
  3. Titre, armure, rythme, tempo
  4. Écrire les boutons
  5. Écrire les notes
  6. Écrire l'accompagnement
  7. Écrire des notes simultanées
  8. Silences
  9. Répétitions
  10. Changement de ligne
  11. Fins alternatives
  12. Mesure incomplète, anacrouse
  13. Liaisons
  14. Rythme speciaux
  15. Indications de doigté
  16. Triolets
  17. Aller plus loin

Tabliato repose sur Lilypond

Tabliato repose sur le logiciel libre Lilypond. Cependant Lilypond ne peut pas faire de tablature d'accordéon nativement. Tabliato permet de contruire un fichier lilypond complexe et spécifique à l'accordéon diatonique et ensuite Lilypond se charge de produire un résultat visuel. Ainsi l'essentiel de la syntaxe musicale de Lilypond reste valable dans Tabliato. Ce manuel décrit la syntaxe spécifique de Tabliato et les bases utiles de Lilypond.

Interface grahique

L'interface graphique se divise en trois partie. À gauche des informations nécessaire pour chaque pièce (titre, métrique, rythme, tempo), au milieu le code Tabliato qui sera interprété en tablature et à droite le rendu final. Pour produire le rendu final, il faut cliquer sur le bouton « compiler » ce qui génère un fichier pdf et un fichier audio qui peut être lu dans Tabliato (module en bas à gauche).

Titre, armure, rythme, tempo

Tout est géré par Tabliato dans l'interface graphique. Indiquez grâce aux listes déroulantes les options de votre partition. Une liste déroulante est paticulièrement importante: le rythme. Cette information permet de générer automatiquement la plupart des informations d'accompagment sans avoir à les écrires explicitements. C'est ce que nous verrons dans les prochaines sections.

Écrire les boutons

La façon la plus simple d'écrire une tablature est d'utiliser le nom des boutons. Pour écrire un bouton il faut écrire son numéro suivi d'une apostrophe « ' » si c'est un bouton de la seconde rangée. Pour indiquer si le sens de jeu est poussé ou tiré on ajoute un p ou un t devant la note. Exemple :

p5'

Il n'est pas nécessaire de le répéter à chaque fois. Tant qu'on joue dans le même sens la lettre s'applique aux autres notes. Exemple :

t7 8 7' 9 9 p6 7 6' 8 8

La syntaxe est très libre: minuscule, majuscule avec ou sans espace. Tabliato détecte un 'p' ou un 't' et comprend que tout ce qui suit est poussé ou tiré.

Enfin il faut spécifier la durée de la note: ronde, blanche, noire, croche, etc. Dans lilypond une ronde est notée 1, une blanche 2, une noire 4, une croche 8, etc. Dans tabliato, comme les chiffres sont déjà utilisés pour nommer les boutons il faut ajouter le symbole : suivi de la valeur pour ne pas que la durée soit interprétée comme un bouton. De même il n'est pas besoin de répéter cette valeur tant qu'elle ne change pas. Exemple :

t7:4 8 7' 9:2 9:4 p6 7 6' 8:2 8:4

Pour les notes pointées, il suffit d'ajouter un point à la valeur du temps. Exemple :

p5':4.

Écrire les Notes

L'autre façon d'écrire une tablature consiste à écrire les notes. Cette méthode est un peu plus compliquée car si à chaque bouton correspond une unique note, à chaque note peuvent correspondre plusieurs boutons sur différentes rangées ou dans différents sens de jeu. L'utilisateur doit donc faire des choix.

Dans lilypond les notes s'écrivent avec la notation anglaise c d e f g a b suivit de une ou plusieurs apostrophes ' pour indiquer l'octave. Pour obtenir un dièse ou un bécarre on ajoute is ou es au nom de la note. Par example cis'' pour un do dièse deuxième octave.

Dans l'example suivant on écrit la game de do majeur. On voit que le rendu de la tablature est souvent rouge. Cela indique qu'il y a plusieurs options de jeu possible. En effet nous n'avons pas indiqué de sens de jeu ou de rang ainsi tabliato montre toutes les options tirées et pousées rang 1 et rang 2. On note cependant que le fa apparait noir en tiré sur le boutont 4' car c'est l'unique option.

c' d' e' f' g' a' b' c''

Pour réduire le nombre d'options on peut commencer par indiquer un sens de jeu avec les lettres 'p' et 't'. Dans l'exemple suivant on indique qu'on veut jouer en poussé. Cependant ca ne change rien pour le fa et le la qui ne peuvent être joués que en tiré.

p c' d' e' f' g' a' b' c''

Et voici en tiré :

t c' d' e' f' g' a' b' c''

Il nous reste deux notes rouges car il y a deux options sur les rangs 1 et 2. Pour ce faire on ajoute une indication de rang avec « / »

p c' d' e' f' g'/1 a'/1 b' c''

Un fois qu'on a indiqué un sens de jeu, cela s'applique à toutes les notes qui suivent jusqu'à ce qu'une autre indication soit rencontrée. La commande '\pt' permet d'annuler le sens de jeu pour réafficher toutes les options. Exemple:

p c' d' e' f' t g'/1 a'/1 b' c''
\pt c'' d'' e'' f'' g'' a'' b'' c'''

Les durées s'indiquent de la même façon avec le symbole : suivi de la valeur de la durée et il est tout à fait possible de mélanger noms de notes et noms de boutons.

Écrire l'accompagnement

Pour chaque mesure l'accompagnement s'écrit entre crochets [ ]. Il y a 3 façons d'écrire l'accompagnement de la main gauche. La syntaxe automatique, semi-automatique et manuelle. Le but étant d'écrire le moins de symbole possible et de laisser tabliato interpréter automatiquement.

La syntaxe automatique est la plus simple il suffit d'écrire, en majuscule et pour chaque mesure, la lettre des accords (nomenclature anglaise couramment utilisée en accordéon) et tabliato interprète automatiquement en fonction du motif rythmique de la pièce. Dans l'exemple suivant le motif choisit étant Basse accord accord:

t7:4 8 7' A
9:2 9:4 A
p6 7 6' G
8:2 8:4 G

Ici pas de crochets [ ] car les lettres majuscules ne peuvent pas être confondues avec autre chose donc tabliato « sait » qu'il s'agit de l'accompagment. Cependant écrire [A] fonctionne aussi.

La syntaxe automatique est très pratique puisqu'elle permet de n'écrire qu'une seule lettre et interprète automatiquement la correspondance rythmique. Cependant cette syntaxe est limitée et ne permet pas d'avoir des accords différents dans une même mesure. Dans ce cas la syntaxe semi-automatique permet un plus grande flexibilité. Exemple :

t7:4 8 7' [A a f]
9:2 9:4 A
p6 7 6' [G g e]
8:2 8:4 G

Ici les crochets sont nécéssaires car sinon a, f, g et e sont interprétés comme des notes dans la mélodie.

La syntaxe semi-automatique interprète aussi plusieurs lettres majuscules comme étant plusieurs sous parties d'un même motif rythmique d'une même mesure. Dans l'exemple suivant, en 6/8 avec un motif rythmique B aB a, à la mesure 1 on accompagne avec des la. Le A est interprété A aA a. Cependant à la mesure 2 [G A] n'est pas interprété G gG gA aA a mais bien G gA a car il s'agit d'une seule mesure. Notez que [G g A a] aurait donné le même résultat avec deux lettres en plus.

t8:8 8 8 8 6' 8 A
p 8 6' 8 7':4 7':8 [G A]

La syntaxe semi-automatique, dans de rares cas, ne suffit pas. Dans ce cas la syntaxe manuelle permet une liberté totale sans contrainte de motif. Chaque lettre doit être suivie d'une durée. Exemple :

t7:4 8 7' [A:2 a:4]
9:2 9:4 [A:8 a:8 a:8 A:8 a:4]
p6 7 6' G
8:2 8:4 [G:4 r2]

Cette façon de faire et assez laborieuse et ne doit donc être utilisée que localement à des endroits spécifiques mais jamais sur une tablature complète.

Écrire des notes simultanées

Pour produire des notes simultanées de même durée (ex. un accord simple), on encadre les notes par des chevrons simples < et >, et on écrit la durée juste après.
t <7 8 9>:2 <7 8 9>:4 A
<7 8 8'>:2 <7 8 8'>:4 A
p <6 7 8>:2 <6 7 8>:4 G
<6 7 7'>:2 p<6 7 7'>:4 G

Silences

Les silences s'écrivent r ('rest' en anglais) suivi de la durée, notifiée sur le même principe que les notes.

t7:4 8 r A
9:2 9:4 A
p6 r:2 G
8:2 8:4 G

Les répétitions

Les répétitions s'indiquent avec le mot clé \repeat volta suivi du nombre de répétitions :

\repeat volta 2
{
t7:4 8 7' A
9:2 9:4 A
p6 7 6' G
8:2 8:4 G
}

Les fins alternatives

Une fin alternative s'écrit comme suit : on indique qu'il va y avoir une répétition puis on omet la dernière mesure que l'on place dans \alternative. S'il y a trois répétitions on peut bien sûr mettre trois alternatives.

\repeat volta 2
{
t7:4 8 7' A
9:2 9:4 A
p6 7 6' G
}
\alternative
{
  { p8:2 8:4 G }
  { 8:2 t7:4 G }
}

Les sauts de ligne

Si la mise en page automatique ne vous convient pas, vous pouvez forcer un retour à la ligne en ajoutant le mot \break.

t7:4 8 7' A
9:2 9:4 A

\break

p6 7 6' G
p8:2 8:4 G

Mesure incomplète, anacrouse

Le mesures incomplètes s'annoncent avec le mot clé \partial suivi de la durée. L'accompagnement doit alors être en syntaxe manuelle car la mesure est incomplète et ne peut/doit pas être interprétée avec le motif rythmique. Ici un A sur une noire pour l'exemple mais en général on trouvera plutôt un silence :

\partial 4 p7:8 7:8 [A:4]
t7:4 8 7' A
9:2 9:4 A
p6 7 6' G
p8:2 8:4 G

Les liaisons

Les liaisons de prolongation s'écrivent avec un ~ :

t7:4 8 7' A
9:2 ~ 9:4 A
p6 7 6' G
p8:2 8:4 G

Les liaisons d'articulation et de phrasé s'écrivent avec des parenthèses :

t7:4 8 7' A
( 9:2 ) 9:4 A
p6 7 ( 6' ) G
p8:2 8:4 G

Rythme spéciaux

Certaines pièces ont des rythmes particuliers qui n'existent pas dans le menu déroulant des rythmes. Dans ce cas écrire le rythme pour chaque mesure avec la syntaxe manuelle s'avère extrêmement laborieux. La commande \motif permet de définir ses propres rythmes. Dans l'exemple suivant une basse sur une noire pointée et deux accords sur deux noires.
\motif [B:4. a:4 a:4]

t8:8 6' 7 8 6' 7 6':16 8 A
7':4 7:8 7':4 7' D
7':8 9 8' 9 7' 8  7' G
p7':4 t8':8 p7':4 7' C

On trouve parfois des pièces avec des basses tenues sur toute la mesure. Ceci ne se trouve pas non plus dans le menu déroulant. On peut employer la commande de motif dans ce cas aussi.

\motif [B:2.]
t8:8 8 8 8 6' 8 A
p 8 6' 8 7':4 7':8 G

Indications de doigté

Pour ajouter des indications de doigté tabliato utilise la syntaxe native de lilypond pour les numéros de cordes ou les doigtés. Pour cela il suffit d'ajouter un tiret ou un antislah suivit du numéro de doigt. 1 pour l'index puis 2 3 4 pour les autres doigts.
\p8:4\3 6':8 7 t7:4.\2  5:8\1 [G A]
t7:4\2 p7 t8 p7 [A:4 G:4 F:4 E:4]

Certaines tablatures indiquent parfois une lettre plutôt qu'un numéro de doigt. "i" pour index, "m" pour le majeur, "a" pour l'annulaire et "o" pour l'auriculaire. Pour cela on peut utiliser la commande finger de lilypond.
p8:4 \finger "a" 6':8 7 t7:4. \finger "m"  5:8 \finger "i" [G A]
t7:4 \finger "m" p7 t8 p7 [A:4 G:4 F:4 E:4]

Triolets

Les triolets s'écrivent \tuplet 3/2


t8:4 8' 9 F
p8:4 \tuplet 3/2 { 6':8 8 6' } \tuplet 3/2 { 7 6' 7 } E
t7:8 5 7 6' 8 7' A

Les N-olets s'écrivent sur la même base mais je n'en ai jamais vu dans des tablatures.

Aller plus loin

Tout ce que le logiciel lilypond sait faire tabliato doit savoir le faire aussi car sous le capos c'est lilypond qui génère le rendu. En général les tablatures d'accordéon diatonique sont des partitions très simples donc les éléments mentionnés sur cette pages sont suffisants. Pour écrire des choses plus complexes veuillez vous référer à la documentation de Lilypond. Par exemple nous pouvons controler les associations de notes.

\motif [B:4. a:4 a:4]

\set Timing.beamExceptions=#'()
\set Timing.beatStructure=3,3,2

t8:8 6' 7 8 6' 7 6':16 8 A
7':4 7:8 7':4 7' D
7':8 9 8' 9 7' 8  7' G
p7':4 t8':8 p7':4 7' C

Il est aussi possible d'ajouter des commentaires encadrés et aligné avec une commande comme suit :

\tweak X-offset #0 \mark \markup \override #'(box-padding . 0.5) \box  \caps "Partie 1"

Ceci est pratique pour nommer des parties d'une pièce et indiquer des options de variantes. Le lecteur pourra trouver un example de ca dans la Valse triste. À partir de la version 1.3.2 de tabliato il existe une commande \mbox qui remplace le code précédent automatiquement.

\mbox "Partie 1"
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